Giacometti

Je connaissais ses statues filiformes et son regard franc sur les billets de 100. Profitant de la gratuité des musées le premier dimanche du mois, j'ai découvert l'intégralité de l'oeuvre d'Alberto Giacometti.

Après avoir suivi des études d'art (à Genève !) Giacometti est confronté à l'impossibilité de représenter d'après nature. Ses travaux commencent alors à se styliser, influencés par l'art primitif.
De cette période sont exposées des sculptures tels que la Femme-cuillère (à droite) et la Tête qui regarde.

Puis, Giacometti se concentre sur l'être humain. Sans vouloir se soumettre aux règles classiques, il cherche à restituer ses modèles le plus justement possible.

Et ses statues rétrécissent, traduisant le désir de l'artiste de représenter "l'image de sa propre perception intérieure".
Les minuscules sculptures de son neveu posées sur des socles immenses m'ont simplement donné le vertige...


Arrive le temps des silhouettes allongées, amincies. Alberto Giacometti n'est clairement plus dans la représentation du visuel, mais du sensoriel. Dénudées de leur pesanteur, elles s'opposent aux miniatures angoissantes, proposant une fin heureuse et légère.


J'ai aussi pu découvrir ses peintures, si sombres et si belles. Il gribouillait tout, tout le temps, obsédé par ses recherches...

J'en suis ressortie toute émue et trempée (il pleuvait).

Balade en Vieille-Ville

Mercredi, alors que le temps est gris, je me décide et je pars pour une visite dans ma cité. J’imagine être une touriste dans sa propre ville. L’effet est agréable : mon regard est neuf. Le soleil est tout à coup de la partie et alors que je débouche de la rue Etienne-Dumont sur la place du Bourg-de-Four, il illumine le haut de la cathédrale d’une belle lumière : tout est plus beau.

Donc je me balade. J'ai remonté la rue Chausse-Coq où la petite galerie du même nom ne propose rien qui ne me touche, mais c’est une galerie facile d’accès pour présenter son travail sans avoir un grand parcours.
A la rue Etienne Dumont, je me laisse envahir par les couleurs des peintres russes ; je danse avec les tableaux, les paysages, natures mortes.
ARTVERA’S Regards croisés sur les Avant-gardes russes et allemandes.

Ensuite, toujours sous les tons chauds du spot light automnal, je descends quelques marches juste après le café de la Clémence, et j'entre dans une boutique-galerie hétéroclite mélangeant bijoux, objets divers et anciens. Mais les vrais trésors, ce sont les peintures d'icônes anciennes. Au vue de mon intérêt, la responsable propose de contempler le reste de la collection qui est à la cave. Voyage dans le temps.

Je flâne toujours et c’est la remontée de la rue de l’Hôtel-de-Ville à la Grand-Rue : marchands d’art, galeries. Art contemporain, moderne, on y croisera des impressionnistes… Notre regard pourrait bien se poser sur un Cézanne ou Picasso, qui sait ?

Je termine par l’exposition Jean Cornu/hommage à la Galerie Daniel Besseichea.
J. Cornu, peintre, graveur et cartonnier Suisse, est né en 1915 est décédé en mai 2009 dans son Jura natal à la Chaux de Fonds où il était revenu s’installer après une vie à Paris.
J’ai adoré sa vision picturale de NY, de la ville et du port avec ses paquebots.
Dans son travail, la forme, inspirée de la réalité se dépouille de l'accessoire pour se résumer à l'essentiel puis de là, à sa stylisation.


Ma balade se termine sur la Treille, et toujours cette lumière magnifique juste pour moi…
Contemplant le long banc de la Treille, je me dis qu’il est une œuvre contemporaine en lui-même.


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Un pianocktail à vélo qui va au Mamco

Semaine chargée, week-end tumultueux, c'est avec retard que je vous livre un petit compte rendu de mes récentes sorties :


Mardi soir j'ai été faire un tour au vernissage de l'exposition "L'Espèce de Chose Mélancolie" au Mamco qui présentait sept expositions monographiques (Pierre-Olivier Arnaud, Lumières du jour; Marc Bauer, Premier conte sur le pouvoir; Cathryn Boch, 10 8 6 überholen; Erik Bulatov, Peintures 1971 - 2008; Alain Huck, La Chair nuit; Deimantas Narkevicius, Trois sur trois; Patrick Neu, Dans la suie des images et les iris de la pensée).

Dehors, la foule était si dense qu'on se serait cru à un concert de rock... Le travail de Cathryn Boch (autour des menstruations) a été le principal sujet de discussion de mes amies, égayées par le vin. Personellement, j'ai été particulièrement impressionnée par la fragile perfection des dessins au noir de fumée des verres de Patrick Neu ainsi que par les gigantesques toiles d'Alain Huck. Je pense quand même que j'y retournerais un jour plus calme, histoire de profiter de l'ambiance du musée un dimanche après-midi.


Comme tous les derniers vendredis du mois, la manifestation à vélo Critical mass avait rendez-vous à 18h30 à l'Ile Rousseau. J'appréhendais un peu le froid, mais la convivialité, la sound system et le pédalage m'ont réchauffée. En plus, les lumières de 200 vélos dans la nuit, c'était vraiment joli. Un brin de poésie dans la prose de la ville.


Samedi on pouvait admirer au café Livresse une curiosité tout droit sortie de "l'Ecume des Jours" de Boris Vian : un piano cocktail. Géraldine Schenkel a réalisé ce que le génial auteur avait imaginé, un piano qui crée des saveurs alcoolisées (ou pas) ou gré des notes. A peine arrivée, je me suis cru propulsée dans un autre siècle, un autre univers. Mieux qu'un film de Jean-Pierre Jeunet.



J'en profite pour vous conseiller ce café librairie qui ravira autant les amateurs de bonnes bières que les amoureux des livres.


Cendrillon


Le Grand Théâtre. Oh que c'est beau. Oh que ça fait rêver. Encore plus quand c'est pour aller voir Cendrillon.


J'ai donc été admirer l'oeuvre de Michel Kelemnis mardi dernier en compagnie de ma petite soeur. Du troisième rang, on a pu observer les musiciens avant le début du spectacle. La salle s'est assombrie et le brouhaha a fait place aux chuchotements. Le chef d'orchestre a sorti sa tête de la fosse et la musique a commencé, toute douce. C'était le ballet de Prokovief. Le rideau s'est levé sur une Cendrillon endormie dans un magnifique décor, simple et magique. Ne connaissant pas du tout le chorégraphe, je m'attendais à un ballet classique. En fait, c'est une chorégraphie contemporaine à la fois subtile et très lisible. Et drôle : la marraine et les petites souris de Walt Disney ont été remplacées par 5 danseurs musclés qui veillent sur Cendrillon en petite tenue et apparaissent plus tard, déguisés en femmes...
Je crois que c'est la fin que j'ai préféré lorsque un immense drap est jeté sur la scène et que Cendrillon en sort. Elle apparaît alors habillée dudit drap, telle une immense robe qui donne l'impression que le théâtre en est recouvert. Le prince la dévisage longuement puis la rejoint. Ils s'allongent et la robe leur sert d'écrin. Les lumières s'éteignent.
Je ne sais pas comment mieux vous décrire ça, mais j'en ai gardé le souvenir d'un moment intense et magnifique.


Et sans que je m'en sois aperçue, une heure et demi s'était écoulée et un tonnerre d'applaudissements retentit.


Sur le chemin du retour on ne pouvait s'empêcher d'imaginer les passants se mettant à exécuter quelques soubresauts, galipettes et autres entrechats.
Pour être honnête, c'est nous qui avions très envie de danser.


La photo a été prise ici

From The Balkans To London

Si j'avais commencé plus tôt cette rentrée, je vous aurais certainement parlé du Festival de la Bâtie et de la Blim. Sans doute aussi des Design Days ou de l'expo Post Tenbras Luxe au musée Rath.
Mais c'est les yeux encore pleins d'étoiles que je m'en vais vous narrer ma soirée de vendredi soir.
Je sais, ce blog est censé causer d'événements présents ou futurs, mais je vais commencer par l'exception qui confirme la règle.

Vendredi soir. Le Zoo de l'Usine enfumé. Des rythmes endiablés qui font bouger. La foule qui danse. La bonne humeur.
En même temps c'est logique : une soirée electro-tzigane est forcément une bonne soirée. Surtout quand c'est Dj Olga et Dr Schnaps aux platines.



Bref j'étais en train de savourer un délicieux moment quand celui-ci c'est transformé en quelque chose d'exquis.

Quand ils sont arrivés sur scène avec leurs belles gueules et leurs costumes tout droit sortis des années 30' je sais pas à quoi je m'attendais. En tout cas pas à ça. Ils ont démarré tranquillement dans un mélange de musiques tzigane et urbaine... Et puis c'est parti. Je n'ai plus pu m'arrêter de danser : on aurait dit les sabots magiques de Tom Pouce (ou la flûte à 6 schtroumps, chacun ses références). A la fin j'étais vannée et pourtant ça me démangeait toujours autant.
Leur musique rimait avec convivialité, humour et sensualité. Une bonne grosse dose de prozac en somme.




Bref, c'était vraiment excellent. Aussi, la prochaine fois que Pad Brapad Moujika passera dans le coin, je ne saurais que vous recommander chaudement d'aller y faire un tour.