Giacometti

Je connaissais ses statues filiformes et son regard franc sur les billets de 100. Profitant de la gratuité des musées le premier dimanche du mois, j'ai découvert l'intégralité de l'oeuvre d'Alberto Giacometti.

Après avoir suivi des études d'art (à Genève !) Giacometti est confronté à l'impossibilité de représenter d'après nature. Ses travaux commencent alors à se styliser, influencés par l'art primitif.
De cette période sont exposées des sculptures tels que la Femme-cuillère (à droite) et la Tête qui regarde.

Puis, Giacometti se concentre sur l'être humain. Sans vouloir se soumettre aux règles classiques, il cherche à restituer ses modèles le plus justement possible.

Et ses statues rétrécissent, traduisant le désir de l'artiste de représenter "l'image de sa propre perception intérieure".
Les minuscules sculptures de son neveu posées sur des socles immenses m'ont simplement donné le vertige...


Arrive le temps des silhouettes allongées, amincies. Alberto Giacometti n'est clairement plus dans la représentation du visuel, mais du sensoriel. Dénudées de leur pesanteur, elles s'opposent aux miniatures angoissantes, proposant une fin heureuse et légère.


J'ai aussi pu découvrir ses peintures, si sombres et si belles. Il gribouillait tout, tout le temps, obsédé par ses recherches...

J'en suis ressortie toute émue et trempée (il pleuvait).